SOMMAIRE
Remerciements
Introduction
I. Optimisation de l’enrichissement du milieu de vie du chat 1. Activités physiologiques a. Alimentation, eau et distribution b. La litière optimale
c. Phases de repos et toilettage 2. Activités locomotrices a. Les supports à griffades b. Chasse & jeux c. L’exploration de l’environnement II. Implication du propriétaire 1. Du point de vue du professionnel a. Méconnaissance de la profession b. Le profil clientèle 2. Du point de vue du client a. Le client favorable b. Le client récalcitrant
c. En bref Conclusion Bibliographie Annexes Remerciements Je souhaite en premier lieu remercier les équipes d’Animautopia, Gwendoline, Nicolas et Sandrine pour leur patience, leur écoute et leur bienveillance à mon égard. Je souhaite également remercier chaleureusement Daniel Filion pour ses conseils ainsi que Laure de CCN26 pour son écoute, sa bienveillance et sa relecture. Cette formation de comportementaliste félin a été très enrichissante. Elle fût pour moi une vraie révélation. Ayant toujours vécu avec des chats, je pensais les connaitre mais j’avais tort. En tant que catsitter professionnelle depuis 2 ans, j’ai toujours choisi de faire du bien-être du chat ma priorité, même si j’ai parfois été confrontée à l’incompréhension du client. Et cette formation me conforte dans mon choix de veiller au respect des besoins fondamentaux du chat. Cette certification va me permettre d’exercer encore mieux ma profession de catsitter et de développer une nouvelle activité professionnelle.
Je peux aujourd’hui affirmer que je connais le chat, son langage, sa manière d’être, ses besoins. Et je suis fière de pouvoir apporter mon savoir à mes clients actuels et futurs, et de les accompagner dans la cohabitation avec leur chat. Introduction La nécessité de l’enrichissement du milieu du chat est née après sa domestication et le fait que de nos jours, la plupart des chats vivent exclusivement en intérieur. En effet, en premier lieu, le chat domestique (Felix silvestris catus) a été sélectionné par l’homme pour chasser les nuisibles, d’abord sur les bateaux puis avec le début de l’agriculture, pour protéger les stocks de récolte. Progressivement, il est devenu plus qu’un chasseur, un réel compagnon de vie, jusqu’à devenir aujourd’hui l’animal préféré des français avec environ 12 millions de chats en France. L’enrichissement du milieu du chat a pour but de maintenir son homéostasie sensorielle, c'est-à-dire diminuer les facteurs de stress ou d‘ennui, mais encore maintenir une bonne forme physique et mentale chez le chat. Ayant un chat avec un « fort » caractère, il y a quelques temps j’ai fait appel à un comportementaliste félin afin d’harmoniser notre cohabitation et de veiller à son bien- être. C’est pour cela que le sujet de ce mémoire m’est apparu comme idéal. J’ai choisi d’aborder l’implication du propriétaire dans l’enrichissement du milieu du chat. En premier lieu, étudier l’enrichissement du milieu optimal, et dans un second temps, l’accueil des préconisations par le propriétaire. I. Optimisation de l’enrichissement du milieu de vie chez le chat 1. Activités physiologiques a. Alimentation, eau et distribution a.a) Alimentation Le chat effectue entre 10 et 16 repas en 24h soit moins de 3% de sa journée. Cependant, c’est un élément essentiel de sa santé. Il doit manger environ 90g par jour. On distingue différentes sortes de nourriture pour le chat :
*Le plus fréquent, les croquettes. En tant qu’alimentation exclusive, elles représentent 35% des personnes interrogées. En effet, les croquettes ont l’avantage d’être pratiques à distribuer, et elles s’altèrent peu à l’air libre. Elles peuvent donc être laissées en continu tout au long de la journée. Cependant elles contiennent généralement peu de protéines, alors que le chat est carnivore, et beaucoup de céréales qui sont mal tolérées par le chat. En effet, le chat a besoin d’au moins 30% de protéines. La plupart des croquettes industrielles contiennent moins de 30% de protéines. De plus, c’est un aliment sec qui n’aide pas à l’hydratation du chat, qui par nature, boit peu. Bien entendu, certaines marques sont meilleures que d’autres. J’ai effectué un tableau comparatif de certaines marques à voir en Annexe 1. *La pâtée, nourriture humide s’altère rapidement à l’air libre, diminuant ainsi ses qualités olfactives et nutritives. Cependant, elle apporte une part importante d’hydratation journalière chez le chat. Il est à noter comme pour les croquettes que certaines marques sont de meilleures qualités que d’autres, notamment Almo. La pâtée représente en tant que nourriture exclusive 1% des personnes sondées. Cela démontre bien la non-praticité de la délivrance et la perte rapide des qualités nutritionnelles. Cependant, on note dans le sondage que la plupart des personnes interrogées délivrent croquettes et pâtée sur une même journée. Cela représente 62% du panel. *La nourriture crue (BARF/RAW) est une alimentation adaptée aux besoins du chat mais la délivrance n’est pas pratique. De plus, elle nécessite des recherches en amont afin de connaître les quantités et types d’aliments à donner. D'après mon enquête, il en ressort que 6% du panel interrogé emploie de la nourriture crue. Ce pourcentage représente une quantité de propriétaires, et donc de chats, plutôt élevée d'après mon expérience. *Les proies entières (Whole Prey), vivantes ou non est le choix alimentaire par excellence car elle reproduit les proies chassées en extérieur. L’écœurement des propriétaires de chats face aux proies demeure problématique. Le questionnaire démontre que 5% des Humains délivrent cette alimentation. C’est un bon début.
*Les proies chassées lors des balades est le dernier mode d’alimentation. C’est le plus rare car de nombreux chats chassent des proies mais ne les mangent plus. Ils préfèrent en général la nourriture proposée par l’Homme. La plupart des propriétaires de chats sont des personnes actives et n’ont donc pas forcément le temps et l’énergie pour préparer une ration de BARF. Le whole prey est plutôt dissuasif si le propriétaire n’en a pas l’habitude. En alimentation optimale, je conseillerais donc des croquettes sans céréales associées à une délivrance de pâtées une fois par jour. Je préconise la distribution de l'aliment humide de manière aléatoire dans la journée, afin d’éviter la quémande du chat. a.b) Distribution de la nourriture La distribution de croquettes la plus répandue et la moins adaptée au chat est dans une gamelle simple. Dans l’étude réalisée, on voit bien que 90% des clients utilisent une gamelle basique pour délivrer les croquettes, contre 10% pour une gamelle ludique. Cette différence est plutôt extrême mais démontre bien que le changement est nécessaire, notamment une prise de conscience collective. L’accès y est très facile alors que dans la nature le chat doit chasser. Cette gamelle favorisera également le surpoids chez le chat, notamment chez les chats gloutons. L'emploi des gamelles ludiques ou « anti-glouton » est donc à préconiser. Il en existe plusieurs sortes et de plusieurs niveaux de difficultés. Tout d’abord les gamelles plutôt faciles type Pipolino. Le chat doit faire rouler le tube avec sa patte pour faire tomber les croquettes au sol. Il prend peu de place, mais « sème » les croquettes. Il faut donc idéalement le caler entre deux supports pour éviter le déversement dans toute la pièce. Le labyrinthe Catit Senses est également plutôt facile. Cependant, le chat doit comprendre le fonctionnement, notamment faire tomber les croquettes du haut jusqu’en bas pour les manger. A éviter avec les chats brusques ou peu patients. Il prend peu de place au sol mais manque parfois de stabilité à cause de sa hauteur. On peut citer le plateau d’activités Cat Activity Fun Board, plutôt complet avec 4 niveaux de difficulté. Par contre, cela prend de la place au sol.
Pour les friandises, on peut présenter le Catit Digger Tube qui peut facilement être fait-maison comme je l’ai réalisé, ou encore la balle Slimcat. Enfin, j’aimerai suggérer une gamelle intelligente plutôt performante, l’intellikatt qui cumule différents niveaux de difficultés, qui peut être posée au sol, mise sur le côté, ou en mode roulant. Tout cela permet d’appliquer les difficultés au cas par cas selon l’intelligence du chat. J’ai sélectionné ces modèles pour les avoir testés moi-même, directement ou indirectement. L’idéal est d’en posséder au moins 2 afin de varier. J’ai personnellement investi ou créé le Pipolino, Catit Digger Tube et un tapis de fouille. Cela me permet de diversifier le mode de chasse chaque jour en changeant le mode de délivrance. Concernant la gamelle ludique pour la pâtée, c’est beaucoup moins évident car il s'agit d’une nourriture humide et généralement vite mangée. Cependant, certaines gamelles « anti-glouton » en silicone avec des bords bas sont utilisables pour ce mode alimentaire. Je tiens tout de même à préciser, concernant la gamelle classique, qu’il vaut mieux privilégier des gamelles en verre afin d’éviter la contamination de l’eau ou de la nourriture par des particules de plastique par exemple. Les différentes propositions de gamelles ludiques sont à retrouver en Annexe 2. a.c) L’hydratation Dans 82% des personnes interrogées, le chat dispose d’une gamelle pour s’abreuver. Il est plus qu’urgent de changer cela, il en va de la bonne santé du chat. Comme spécifié précédemment, le chat boit peu. Non pas parce qu’il n’aime pas l’eau mais il préfère l’eau fraîche, non stagnante, tout le contraire d’une gamelle. Le chat boit une quinzaine de fois par jour à raison de 10ml d’eau environ. Il est donc intéressant de privilégier la fontaine à eau mais pas n’importe laquelle. Il existe principalement 2 sortes de fontaines à eau : la première avec un filet d’eau qui coule, l’autre sans. Lors de mon premier achat, mon critère principal fut qu’elle soit silencieuse ; j’ai donc opté pour celle de Zoomalia. Cependant, mon chat avait peur de la remontée d’eau et préférait boire quand elle était arrêtée.
Au final, pas très silencieuse et moteur de mauvaise qualité, même après plusieurs SAV. Je la déconseille. Donc changement total pour la fontaine Catit Flower avec un filet d’eau, très appréciée par les chats aimant boire au robinet. La robustesse de son moteur et son faible bruit en font une fontaine aisément recommandable. Cependant, il est important de changer les filtres régulièrement. Il existe également une variante de la fontaine à eau, c’est le distributeur à eau. En général, c’est une bouteille d’eau retournée ou un récipient plastique dans une gamelle simple. Je le déconseille fortement car l’eau d’une gamelle basique doit être renouvelée au moins 2 fois par jour pour sa fraîcheur. Ce dispositif permet d'abreuver le chat durant plusieurs jours, mais avec de l'eau stagnante. Retrouvez ces propositions en annexe 3. b. La litière optimale b.a) Le contenant Le bac à litière idéal est un bac suffisamment grand pour la taille de votre chat, à savoir la longueur de votre chat queue incluse. Il doit pouvoir être à l’aise et se retourner facilement. Il faut choisir un bac ouvert, sans couvercle ni trappe. En effet, le chat est vulnérable à ce moment-là, il a donc besoin de surveiller son environnement afin de s’échapper si nécessaire. Je déconseille les litières automatiques ou avec ouverture par le dessus. Au vu du sondage, le panel semble partagé : *38% utilisent le couvercle et la trappe, *35% utilisent le couvercle sans trappe, *34% ont une litière sans couvercle ni trappe. On se rend compte que le changement est en cours. Il serait intéressant de refaire la même étude dans 5 ans afin d'en visualiser la progression. b.b) Le substrat Il existe plusieurs sortes de substrat.
Les substrats absorbants notamment la silice. Elle absorbe l’urine et la « masque ». En général peu onéreuse, elle doit cependant être nettoyée et renouvelée fréquemment. On peut citer également le pellet, litière écologique et économique. Ses principaux avantages : faible coût, et compostable. Toutefois, je déconseille l'utilisation du pellet dans un bac standard car la sciure colle aux pattes du chat. Un bac spécial avec double fond pour récolter la sciure serait plus indiqué. Enfin, le substrat agglomérant que je préconise fortement. L’urine est agglomérée pour en permettre le retrait en bloc. Le nettoyage est ainsi plus aisé, moins fréquent et moins odorant. Il est toutefois un peu plus onéreux que les autres. Certains substrats agglomérants existent en « biodégradables », à jeter dans les toilettes. Attention, toutes les marques ne se valent pas, certaines font énormément de poussière et donc irritent les yeux des chats. Je peux recommander la Cat’s Best. Le panel interrogé utilise peu le pellet (16%). Il est partagé entre le substrat agglomérant (40%) et l’absorbant (38%). Les arguments principaux sont : la praticité de nettoyage et le masquage des odeurs. b.c) L’emplacement Beaucoup de propriétaires placent le bac à litière dans un coin pour plusieurs raisons : non esthétique, salissant ou encore odorant. Cependant, lorsque le chat fait ses besoins, il dépose un message olfactif intra et interspécifique. Le but est donc que le message soit perçu par le plus grand nombre. Sauf qu’avec une litière exilée, la portée du message est faible. Le chat va donc choisir un endroit plus propice. Il est donc fortement conseillé de positionner la litière dans une pièce fréquentée, en générale, une pièce de vie. Dans l’étude, on constate que le bac est placé dans la cuisine à 34%, le salon 19% ou encore le couloir 13%. b.d) Le nettoyage -Petit nettoyage Cela correspond au fait d’enlever les déjections et les boules d’urine pour le substrat agglomérant. Idéalement, il est à effectuer tous les 2-3 jours.
Le panel nettoie en général au moins 1x/jour à raison de 35%, tous les 2 jours seuls 26%. -Gros nettoyage La plupart des Humains pensent nécessaire d’utiliser des produits « forts » afin d’enlever l’odeur et de désinfecter. Or une litière n’a pas besoin d’être désinfectée car elle n’est pas « infectée », elle doit juste être nettoyée. L’utilisation de produits puissants notamment Javel, vinaigre ou huiles essentielles pose un problème olfactif important pour le chat. En effet, si le chat est agressé olfactivement il va choisir un meilleur endroit pour laisser son message (urine ou déjection). Cette agression peut également stresser le chat qui va donc marquer hors litière plus fréquemment pour se rassurer. Cela créé donc un comportement gênant. On privilégie donc l’utilisation d’eau chaude et de liquide vaisselle uniquement. Le gros nettoyage s'effectue au maximum toutes les 2-3 semaines. Si c’est un substrat agglomérant. En effet, certaines litières sont plus rapidement sales, notamment la litière absorbante. Le panel privilégie le gros nettoyage 1x/semaine à 45% ce qui est énorme. Contre 19% pour 1x/mois. En majorité, avec de l’eau savonneuse à 35%, de la javel à 26%, ou encore du vinaigre à 15%. Les principaux arguments d’utilisation de ces produits sont la désinfection et la destruction des odeurs. c. Phases de repos et toilettage c.a) Le toilettage Le toilettage représente environ 1h30 par jour à raison d’une quinzaine de sessions. Généralement le chat se toilette lui-même, c’est ce que l’on appelle l’auto-toilettage. Il le fait pour sa propreté mais également pour goûter les odeurs sur son pelage et effectuer une remise à zéro chimique en y déposant ses propres odeurs. Le chat effectue ce nettoyage en commençant par la tête pour finir par la queue (du moins sale au plus sale). Cette phase intervient souvent après la chasse qui correspond à une activité sportive + alimentation et précède une phase de repos.
Il est également courant qu’un chat toilette un autre chat. C’est l’allo-toilettage. Cela permet de renforcer les liens sociaux. Elle a souvent lieu entre deux chats qui s’entendent plutôt bien. c.b) Le sommeil Le chat est polyphasique, il effectue une vingtaine de sessions de sommeil entre 45 minutes et 3h par cycle, pour un total d’environ 16 heures par jour, soit les 2/3 de sa journée. On distingue 3 types de repos : -la vigilance : le chat est couché ou semi-couché mais tendu, il cligne des yeux, surveille son environnement. -le sommeil léger : le chat est souvent couché mais ses yeux clos sont clos, il respire calmement. Il est cependant prêt à réagir si besoin. Cette phase précède le sommeil profond ou suit une phase de toilettage, une activité. -le sommeil profond : le chat est allongé, très détendu. Il ne réagit pas s’il est appelé ni aux petits bruits. Seul un bruit important le réveillera. Pour que cette phase soit réalisée, il faut que le chat soit totalement serein et en confiance. c.c) Les lieux de repos Le sommeil représente l'activité essentielle quotidienne du chat, il est donc primordial de choisir des lieux de repos avec soin. Majoritairement, le chat aime se blottir en boule afin d’être au chaud. Un lieu de repos devant une source de chaleur s'avère donc judicieux. L’arbre à chat peut être positionné devant le chauffage ; il est également possible de placer un hamac prévu à cet effet sur le radiateur. Si en plus il est au soleil, c’est le graal pour lechat. Les chats adorent également les plaids/paniers en hauteur, surtout en présence d’autres animaux. Très souvent, ils apprécient de s’installer sur les affaires de leur humain, il est donc tout à fait possible de leur mettre à disposition un pull-polaire ayant appartenu au propriétaire dans un lieu apprécié. Personnellement, mon chat aime dormir sur mon lit, j’y ai donc installé un plaid douillet et chaud. Mon autre chat préfère somnoler dans le panier à linge, j’y mets donc un plaid au- dessus du linge pour son confort. Le chat aime explorer son environnement et changer ses lieux de repos, il peut adorer le nouveau panier acheté, et le délaisser après 2 jours. Si c’est le cas, ne pas hésiter à le ranger et le ressortir plus tard.
Il faut également varier les pièces de repos et en disposer un peu partout : salon, chambre… mais également les types de repos : arbres à chat, panier, plaid… Dans le sondage, on constate que les lieux de repos de prédilection sont 88% le salon, notamment le canapé, puis les lits pour 78% et enfin, uniquement sur les affaires du chat pour 14%. L'Humain est donc pleinement disposé à adapter ses propres lieux de repos pour le bien-être de son chat. 2. Les activités locomotrices a. Les supports à griffades Il est important de préciser que le fait de marquer par griffades est vital pour le chat. Il existe 2 types de supports : les griffoirs et les arbres à chat. Les griffoirs peuvent être horizontaux, à poser au sol, verticaux, type poteau en sisal, ou encore en forme de coin à disposer sur un mur ou un meuble. Il est nécessaire de tester différents types de supports afin de définir ce que votre chat appréciera le plus. Je préconise au moins un griffoir horizontal au sol, et un vertical d’au-moins 60 cm de haut afin que le chat puisse détendre ses muscles en s’étirant. Ne pas oublier de les positionner aux endroits fréquemment marqués, par exemple près du canapé, d’une tapisserie… Le must du support à griffades est l’arbre à chat qui combine plusieurs fonctions : griffoirs, poste d’observation, lieu de repos. En majorité, les poteaux sont réalisés en sisal ce qui se rapproche le plus du milieu naturel. C’est donc l’accessoire indispensable à avoir chez soi quand on a un chat. Petite précision, il est préférable d’en choisir un relativement haut (minimum 1m, idéalement 1m50), avec 3 pieds au sol pour la stabilité, et surtout sans maisonnette au sol qui gênera le chat dans son marquage. Mes préconisations sont à retrouver en annexe 4. Les clients possèdent les 2 supports à 45%. Arbre à chat seul à 27% et griffoir seul à 24%. b. « Chasse » et jeux b.a) Chasse & prédation
L’accès à l’extérieur à la demande est en place pour 39% du panel, contre 38% qui n’y ont pas accès du tout, 13% avec harnais/sous surveillance rapprochée ou encore 11% en libre accès. Le chat même captif chasse instinctivement. Certains auront cette faculté plus ou moins développée et avec plus ou moins d'adresse. Il s’agira d’abord de détecter la proie avec l’ouïe, puis la vue. La chasse nécessite une grande patience et de la persévérance. Le chat chasse en général des petites proies : rongeurs, oiseaux ou insectes. L'étude démontre que 11% des chats ramènent une proie à leur humain 1x/semaine. Quelques fois par an pour 13% et enfin jamais pour la plupart à 42%. b.b) Le jeu Le comportement ludique est nécessaire au chat captif. En effet, le panel dévoile que le chat reste seul 4 à 8h par jour (41%). Il est donc nécessaire de lui prévoir des activités. Le jeu a pour but de libérer les tensions chez le chat adulte. Chez le chaton, il participe au développement locomoteur et sensoriel, et à divers apprentissages. Le chat peut jouer seul, avec ses congénères, avec d’autres animaux, ou encore avec son humain. Il existe différentes postures d’appel au jeu, par exemple : -le chat roule sur le dos et expose son ventre ; -le chat fait le crabe ; Il est important de différencier la phase de jeu, et la phase de conflit, surtout lors de jeux entre chats. La chose la plus importante à noter est qu’il ne faut surtout pas jouer avec les mains. En effet, le chat ne fera plus la différence entre la main-jeu et la main-caresse et des comportements gênants peuvent en découler, par exemple, le caressé-mordeur. Le jeu se fait obligatoirement par le biais d’un objet. Il est nécessaire de tester plusieurs jeux afin de savoir ce qui plait ou non au chat. Très souvent, les chats apprécient les « cannes à pêche ». Le panel les recommande à 47%. C’est très pratique car cela évite que la main soit proche du jeu, et donc des griffes du chat. C’est à privilégier pour les chats qui ont tendance à griffer ou mordre facilement lors des jeux. Les balles silencieuses, recommandées à 23% par l’étude, et autres objets roulants sont également prisés.
Certains jouets à suspendre sont généralement appréciés lors des quarts d’heure de folie. Les circuits sont également idéaux pour se défouler, tout comme les tunnels (recommandés à 15% par le panel). Je déconseillerai le laser. Il intéresse généralement le chat mais l’inconvénient plutôt important est que le chat ne peut pas l’attraper. Cela risque d’engendrer une frustration importante et créer un comportement-réponse. Je ne suis pas adepte des jouets électroniques comme le papillon volant que j’ai testé mais qui a cassé au bout d’une seule utilisation ; ou encore certains jeux qui se déclenchent à distance car il peut toujours y avoir un problème et générer du stress chez le chat. Je déconseille également les jeux bruyants type balle à grelot (tout de même plébiscité par les sondés à 17%) qui ont tendance à agresser l’ouïe très développée du chat. Mes préconisations sont à retrouver en annexe 5. Afin d’éviter que le chat se lasse du jouet, il est judicieux de réaliser au moins 4 trousseaux de jouets à changer chaque semaine afin de les varier. Cependant il faut « savoir » jouer avec le chat. Par exemple, avec une canne à pêche, il faut faire des mouvements irréguliers, en haut, en bas, à droite, à gauche, se poser, aller vite, puis lentement. Et il faut aussi laisser le chat attraper sa proie pour éviter toute frustration. En effet, un mouvement régulier n’intéressera pas le chat. Le but du jeu est de reproduire une vraie proie. De plus, il est idéal de jouer au moins 2 fois par jour, de manière intensive, par session de 10-15 minutes. Il faut adapter la durée et l’intensité en fonction du chat, son âge, sa condition physique… Il est important de savoir que plus le chat est stimulé sur une longue durée quotidienne par le jeu (exemple 1h/jour tous les jours), plus il sera demandeur. L’étude montre que 74% des personnes jouent 15 min par jour avec leur chat. En général il joue seul (à 74%) et avec d’autres animaux (à 71%). c. L’exploration du lieu de vie Le chat est curieux par nature, c’est un explorateur. L’exploration de son environnement passe par le logement mais aussi par l’extérieur.
Le chat en extérieur a une multitude de stimuli en tout genre qui permet de développer autant son mental que sa forme physique. J’attire l’attention sur les colliers pour chat lorsqu’ils sortent. Ne surtout pas mettre de grelot, c’est une maltraitance auditive. Il faut également choisir un collier qui s’auto- détachera en cas de besoin si le chat se coince afin d’éviter l’étranglement. En effet, ce genre d’accident est plutôt fréquent. Le chat est très attaché à son milieu de vie intérieur et sera perdu si tous les mois les meubles sont changés de place dans le logement. Cependant il apprécie qu’un meuble, une chaise, son carton de jeu soit déplacé de temps en temps. C’est une activité pour lui car il va prendre du temps pour faire connaissance avec ce changement et il va également le marquer et éventuellement le territorialiser via des positions d’occupation de l’espace (POE). L’exploration va aussi concerner le changement de trousseaux de jeux évoqué précédemment. Il est également important de laisser le chat explorer son lieu de vie dans les hauteurs. Pour rappel, le chat vit en 3 dimensions. Il ne faut pas hésiter à lui installer des parcours aux murs, le laisser monter sur les meubles qu’ils soient bas ou hauts. Et ne surtout pas le réprimander pour ces comportements qui lui apportent du bien- être. Dans le sondage, il est éloquent de voir à quel point les chats sont fortement curieux de ce genre de changement à 69% contre un peu à 25% et pas du tout à 5%. Cela démontre bien le côté aventurier du chat. II. L’implication du propriétaire dans l’enrichissement du milieu de vie de son chat 1. Du point de vue du professionnel Selon une enquête 2016 FACCO/TNS SOFRES, il y aurait 63 millions d'animaux domestiques en France. Les chats sont les plus nombreux, loin devant les chiens. Leur mode de vie indépendant, leurs conditions de vie spartiates, séduisent. Mais faut-il pour autant se contenter du minimum pour les chats ? Est-il possible de participer à leur bien-être ?
Et surtout, est-ce nécessaire et quelles possibilités s'offrent aux propriétaires de chats ? a. Méconnaissance de la profession Les français sont de plus en plus sensibles à la cause animale et au confort de leurs animaux. Le métier de comportementaliste félin reste une profession récente. A ce jour, aucune formation n’est reconnue officiellement par le gouvernement. Il n’existe pas d’ordre professionnel justifiant des compétences d’un comportementaliste félin. Ce métier est d'ailleurs principalement exercé par des passionnés de l'espèce féline. Il est donc difficile pour le client de faire confiance à un statut en manque de notoriété, et certains particuliers sont très dubitatifs face à cette profession, quand ils la connaissent. Afin de connaître les meilleurs intervenants d’une région, il est idéal de se rapprocher des vétérinaires avec qui ils travaillent en étroite collaboration. Il faut également ne pas hésiter à faire des recherches sur le profil et les références d'un professionnel des félins ou encore se référer à des avis clients. b. Le profil clientèle Les clients ont tendance à appliquer temporairement un conseil sélectionné, puis dès que le comportement diminue, ils arrêtent les changements. De fait, le comportement revient régulièrement. Alors qu’en mettant en pratique tous les conseils au quotidien, le seuil de tolérance du chat serait fortement diminué et le chat bien plus heureux. b.a) Le client actif selon le professionnel Suite au questionnaire d'enquête, un premier constat très positif en ressort : la plupart des clients qui font appel au professionnel sont plutôt impatients d’avoir des conseils (à 74%). Dans la mesure où le client contacte un comportementaliste félin, il a déjà fait 50% du changement, même si le plus difficile reste à faire.
Malheureusement, ils ont tendance à attendre le point de non-retour avant de demander une consultation. Dans 45% des cas, la situation est invivable, au bord de l’implosion. Ils sont plutôt favorables à l’enrichissement de leur milieu et donc de celui du chat (à 67%). L'enquête démontre cependant que l'aspect économique peut être un frein à l'acquisition, malgré la bonne volonté des propriétaires de chats. En effet, bon nombre de produits sont coûteux, en particulier les arbres à chats. Cependant, il y aussi ceux qui en font trop. Récemment, une émission télévisuelle présentait une chatte de quatre ans, qui ne parvenait pas à rester seule, à jouer seule et était extrêmement fusionnelle avec son propriétaire. L'intervention du comportementaliste félin a mis en évidence que cette chatte avait un comportement de chaton et n'avait pas du tout assimilé les codes sociaux propres aux adultes de son espèce. La mise en place d'un arbre à chat, de jouets, a permis à la minette d'avoir enfin son espace à elle, son refuge. Elle n'était plus sous la totale dépendance de son propriétaire. b.b) Le client passif selon le professionnel et argumentaire On remarque chez les clients qu’ils ne sont pas tellement favorables à l’enrichissement mais ils le font quand même pour 32% du panel des professionnels. Heureusement, aucun réfractaire total n’est à déclarer dans cette mini-enquête. La plupart du temps, le client récalcitrant ne veut pas changer les choses à cause de la praticité. En effet, selon 38% des professionnels, le client ne voudrait pas changer car les affaires du chat prennent trop de place, ne sont pas design ou sentent mauvais. 19% ne veulent pas changer leur mode de vie ni leur logement et 12% ne veulent pas investir dans des accessoires pour leur chat. Au vu de l’étude, on voit que les sujets les plus difficiles à faire changer chez le client sont : D’abord l’installation de plusieurs litières, ensuite l’aménagement des hauteurs, enfin la patience car le changement ne va pas être immédiat et l’écoute active. En effet, le client ne doit pas sélectionner les préconisations mais toutes les appliquer pour un résultat efficace. S’il n’applique pas l'ensemble les préconisations, il n’y aura aucun résultat sur le long terme.
Cependant, les comportementalistes félins ont une trousse d’arguments afin de convaincre le client de l’intérêt de leur intervention. Les principaux arguments concernent le bien-être du chat, les expériences positives réalisées, et les arguments scientifiques. Pour cela, le professionnel doit être patient, pédagogue. Très souvent, la visualisation fonctionne bien. Il faut leur montrer concrètement des jouets, des gamelles ludiques… pour les aider dans leur choix d’investissement prochain. b.c) Ce que l'on retient d'un point de vue professionnel La majorité des prospects vouent un amour inconditionnel à leurs chats. L'absence de notoriété de la profession de comportementaliste félin doit sans conteste être prise en considération. L’enquête adressée aux professionnels est à retrouver en Annexe 6. 2. Du point de vue du client De manière globale, les clients comprennent plutôt bien que l’enrichissement du milieu de vie est bénéfique pour le chat. Néanmoins, ils le voient plus souvent comme un « plus » et non comme une nécessité car il ne présente pas une solution directe au problème. a. Le client favorable au changement On remarque au vu de l’étude que les clients sont plutôt favorables à l’intervention d’un comportementaliste félin dans le futur à 52%. Seuls 7% l’ont déjà fait. Cependant, ils attendent le point de non retour avant de l’appeler dans 45% des cas. Le client favorable dit son attachement à son chat « fort » à 96%. A 76% il est prêt à lui aménager des espaces personnels dans son intérieur. A 59% il est pour l’achat de produits et accessoires pour son chat, pour son bien- être, afin qu’il soit heureux, et pour une meilleure qualité de vie. Il apparaît que dans 67% du panel, le choix d’avoir un chat plutôt qu’un autre animal a été évident par amour de cet animal en premier lieu, et dans un second temps pour le sauver d’une mort certaine. A l’arrivée du chat dans sa nouvelle maison, en général le client a prévu un minimum pour lui : 92% une litière 87% des gamelles
83% des jouets 77% un arbre à chat/griffoir 19% une fontaine à eau 5% une gamelle ludique On note bien la méconnaissance des besoins du chat bien que les besoins primaires soient satisfaits. Le client plutôt bienveillant laisse son chat dormir sur le canapé pour 88% du panel, ou encore sur le lit pour 78%. b. Le client récalcitrant Il est important de souligner que la notion d’enrichissement du milieu reste plutôt vague pour le client même si quelques mots clés s’en rapprochent : bien-être, stimulé, pas d’ennui, confort, heureux, épanouissement… L'enrichissement de l'environnement de vie du chat peut également être freiné par des éléments non contrôlés : finances, lieu de vie exiguë, mode de vie minimaliste.... On note tout de même 17% du panel qui demeure perplexe face à l’utilité de ce métier. 12% des personnes interrogées refusent catégoriquement d’investir pour le bien-être de leur chat. Les principales raisons citées sont qu’il a déjà tout, ce qui est discutable, ou encore que c’est au chat de s’adapter à ce qu’il a ou pas. Dans l’étude il ressort que 5% du panel pense de cette manière, et ne laisse au chat que le minimum vital. Heureusement, seuls 2% des personnes interrogées se disent faiblement attachées à leur chat ce qui est plutôt positif mais cela engendre un comportement de rejet face à la profession, et donc à l’enrichissement du milieu du chat. c. En bref Points positifs de l'ensemble des prospects : la majorité se dit disposée à être plus à l'écoute des besoins de son chat et éventuellement faire intervenir un comportementaliste félin. Points négatifs d'une partie des prospects : méconnaissance des besoins des félins, peu d'ouverture psychologique au besoin d'une intervention extérieure, moyens financiers et matériels limités.
L’enquête adressée aux propriétaires de chat est à retrouver en Annexe 7. Conclusion En conclusion, avoir un chat ne se résume pas à subvenir uniquement à ses besoins en alimentation et eau. Il est vital de le stimuler physiquement et mentalement afin d’avoir un chat bien dans ses pattes, qui ne s’ennuie pas et qui n’est pas stressé. D'après des études, des reportages, et par ma constatation personnelle, l'intervention d'un comportementaliste félin peut clairement aider au mieux vivre avec son chat et à l'amélioration de sonbien-être. Malgré leur amour pour leurs chats, les détenteurs de ces animaux ne disposent pas forcément de toutes les notions et compétences nécessaires au confort des chats. Cependant, les détenteurs de chats semblent majoritairement disposés à participer à l'amélioration du confort de leur animal, que ce soit par l'acquisition de matériel ou par l'intervention d'un comportementaliste félin. Les codes sociaux du chat sont multiples et il convient d'y prêter attention, même dans son milieu de vie reconstitué, c'est à dire artificiel, puisque le chat ne vit pas naturellement en intérieur. Les besoins fondamentaux du chat relèvent de plusieurs domaines : social, chasse, repos, alimentation, jeux. Les jeux, les interactions, ont en effet un rôle primordial dans l'apprentissage des codes sociaux et sont ainsi intimement liés. Et ce, dès leur plus jeune âge. En jouant, un chaton apprend ainsi à connaître ses limites et celles de ses congénères, à employer ses griffes, sa mâchoire, ses vibrisses. Il est primordial de bien connaître les organes sensoriels, marqueurs d'émotion du chat, lorsque l'on souhaite accueillir un chat chez soi. La pauvreté de l'environnement du chat peut en effet conduire à du stress, de la déprime, de l'agressivité. Fort heureusement, les situations sont la plupart du temps réversibles. L'interaction, les jeux, avec le chat, vont contribuer à son confort. Des éléments de base sont indispensables : arbre à chat, en effet, le chat vit en hauteur et apprécie de pouvoir observer son environnement tout en se mettant en sécurité ; les griffoirs, pour marquer son lieu de vie et également pour user ses griffes
comme l'indique son nom ; les balles, les souris, qui lui permettront d'assouvir son instinct de chasseur, de prédateur ; les gamelles ludiques…. Enfin, l'intervention du comportementaliste félin vient conforter les choix d'achats pour le chat, conseille quant à la mise en place et la disposition des jeux, et des espaces de vie duchat. Plutôt que d'effectuer des achats de manière aléatoire, quitte à dépenser énormément, le comportementaliste félin va guider le client vers les meilleurs choix d'achats, et orienter quant au comportement à avoir avec le chat. En effet, le côté matériel n'est pas l'unique axe de confort de notre chat. Notre comportement peut tout autant affecter notre animal. Il est donc primordial de coupler ces deux aspects fondamentaux pour le bien-être de nos félins. Il est nécessaire de conférer une légitimité au métier de comportementaliste félin, par le biais des moyens précédemment cités. Le comportementaliste félin sera tout autant utile chez un particulier, un éleveur ou encore auprès des structures de protection animale. Pour faire connaître le métier de comportementaliste félin, de nombreuses préconisations sont à mettre en œuvre, en concertation avec les instances œuvrant pour le bien-être animal : · Informer de l'existence de la profession de comportementaliste félin, par le biais de canaux et de supports de communication multiples : conférences, réseaux sociaux, plaquettes, salons… ; · Création d'un syndicat des métiers des animaux ; · Idéalement, le métier de comportementaliste félin devrait être reconnu au même titre que l’éducateur canin ; · Concevoir un plan de formation national : enseignements théoriques et pratiques, répertorier des unités d'enseignements valables au niveau national, afin de valider un certificat ou un diplôme reconnu et obligatoire pour l'exercice de cette profession, comme c'est le cas pour l'ACACED. Bibliographie Vetostore.com Veterinairedouville.com Equilicat Wikipédia Yummypets Miaou Ecole nationale vétérinaire Toulouse Educhateur.com
Mémoire rédigé par Ilona Dupont - Comportementaliste spécialiste du chat, catsitter
Cursus : Comportementaliste spécialiste du chat Grade 3 - 2018
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